La Conduite Technique  ou comment réduire ses coûts de carburants de 20%

La Conduite Technique ou comment réduire ses coûts de carburants de 20%

La Conduite Technique: qu’est-ce que c’est ?

Les travaux de recherche et de développement dans le secteur automobile apportent sans cesse de nombreuses améliorations techniques dans la conception des véhicules en vue de réduire la consommation de carburant et les émissions polluantes correspondantes.

Cela dit, les conducteurs de poids lourds peuvent grandement contribuer eux aussi à la réduction de la consommation de carburant et à celle des émissions polluantes en adoptant un style de conduite technique.

De nombreuses expériences montrent en effet qu’un tel style de conduite peut générer des économies de consommation pouvant atteindre 20%, voire plus dans le cas de certains conducteurs, sans omettre les gains monétaires associés en termes de maintenance obtenus par un usage optimal des organes mécaniques.

Principales composantes d’une conduite technique

  • L’installation au volant

.Une conduite technique commence par une conduite détendue, facilitée par une bonne position au volant. Il est impératif d’avoir toutes les commandes à portée de main, notamment le levier de changement de vitesses, sans bouger le corps et d’avoir à vue, d’un simple coup d’œil, tous les principaux indicateurs du tableau de bord.

  • Le lancement du moteur

Une fois le moteur lancé, il est impératif d’attendre que la pression d’air soit suffisante dans les bouteilles.

  • Le démarrage du véhicule

Le premier rapport de la boîte de vitesse n’est fait que pour aider à la mise en mouvement initiale du véhicule. Il n’est donc pas utile d’accélérer fortement pendant cette phase et il est nécessaire de sélectionner dès que possible le rapport suivant.

  • La conduite technique

La consommation d’un moteur thermique présente la caractéristique d’être minimale pour un régime moteur donné et une position de la pédale d’accélérateur donnée, selon le véhicule utilisé.

Le schéma ci-après montre, sur un exemple fictif, la variation de consommation type en fonction de ces deux paramètres, la consommation minimale étant représentée en vert :

ZONA FRENCH

Il va donc de soi que les conducteurs doivent agir de telle sorte que la zone de fonctionnement du moteur soit située le plus souvent dans ladite zone verte.

Afin d’aider les usagers, les constructeurs équipent parfois leurs véhicules d’un compte tours sur lequel la zone optimale de fonctionnement du moteur est reprise comme montré ci-dessous :

zone-verte-6

Cette zone permet en outre d’identifier le moment optimal pour changer les rapports de la boîte de vitesse. En effet, leur étagement a été déterminé par les constructeurs de telle sorte qu’il soit possible de monter tous les rapports et/ou de les descendre sans sortir de cette zone optimale de consommation.

  • La conduite anticipée

Plus la vitesse d’un véhicule est constante dans le temps, plus l’économie de carburant est grande.

Comme le montre le graphique suivant, élaboré à la suite de cycles de conduite testés en laboratoire, une différence de 34% est observée entre une conduite nerveuse et une conduite souple.

Conduite eco ecart de conso

Une bonne anticipation des conditions de circulation est donc essentielle en permettant de ne pas freiner au dernier moment pour accélérer ensuite.

Il s’agit de voir loin devant soi pour identifier tout risque de décélération potentielle (feux tricolores, ralentissements des autres véhicules, etc.) et de ralentir suffisamment à l’avance pour ne pas avoir à s’arrêter et donc user inutilement les freins par la même occasion.

  • Le frein à pied ou le frein moteur ?

Les risques liés à l’usage intempestif du frein principal sont les suivants :

  • Usure accélérée des garnitures ou des plaquettes de frein ;
  • Distance de freinage plus grande ;
  • Perte de motricité et risques de perte de contrôle ;
  • Perte éventuelle de freinage (effet de fading sur les freins et insuffisance d’air comprimé dans les circuits de freinage).

Il est donc vital d’utiliser plutôt le frein moteur en engageant le bon rapport de boîte de vitesses (une bonne méthode consiste à utiliser dans une descente le même rapport que celui qui a été utilisé pour la montée).

Ce qui vient d’être dit pour les descentes est également vrai sur terrain plat où il est très économique d’utiliser plutôt le frein moteur (ou le ralentisseur si le véhicule en est pourvu) que le frein à pied. Une bonne anticipation favorise naturellement cette attitude

  • L’arrêt du moteur dans les embouteillages

De nombreux automobilistes pensent qu’il faut stopper le moteur dès que le véhicule est immobilisé dans la circulation (embouteillage, attente d’un feu vert, etc.).

Certes, la question ne se pose pas si le véhicule est équipé par construction d’un dispositif dit ‘Stop & Go’ optimisé électroniquement.

Mais si tel n’est pas le cas, cette attitude ne doit pas être systématique.

En effet, le lancement du moteur, comme indiqué plus haut, est très consommateur de carburant. C’est donc à chacun, selon l’âge, l’état et les réglages de son véhicule, de comparer le gain potentiel en carburant obtenu en coupant le moteur le temps de l’immobilisation et la perte de carburant générée par le redémarrage du moteur.

Il est d’usage d’admettre que jusqu’à 10 secondes d’immobilisation, dans le cas d’un véhicule neuf, la consommation du ralenti est inférieure à celle du redémarrage et donc qu’il n’est pas nécessaire de couper le moteur à cette occasion. Cette durée est naturellement supérieure avec un véhicule usagé et mal réglé.